Mathieu Communal Accueil > Mathieu Communal

Cette page retrace la vie de mon grand-père paternel.

Sa naissance

Mathieu Communal Fayet-Ronaye "Pépé Gustave", de son vrai nom Mathieu, Gustave, Marie, est le dernier Auvergnat de la lignée Communal. Il est né le Samedi 11 Octobre 1890 à Fayet-Ronaye, petit village du canton de Saint Germain l'Herm, où son père Damien était instituteur. Il est le second d'une famille de trois enfants : son frère aîné "Tonton Eugène" est né en 1884 à Saint Pierre le Chastel, et sa sœur cadette "Tata Marie" verra le jour en 1895 à Fayet.

Après ses études secondaires au collège d'Ambert où il obtient le Baccalauréat de Lettres, il se destine pendant un temps au professorat d'Anglais.


La Grande Guerre

La guerre est déclarée et le soldat Communal va partir au front. Il est mobilisé le 8 Décembre 1914 et incorporé au 5° bataillon de Chasseurs. En 1916 il a le grade de caporal fourrier au 14° bataillon de Chasseurs.

Blessé au dos par un éclat d'obus le 6 Juin 1918 à Chézy dans l'Aisne, il terminera la guerre comme secrétaire au Ministère de la Guerre à Paris. Il sera définitivement libéré le 8 Août 1919 avec le grade de sergent major et rejoindra la maison familiale du Fraisse, à St Bonnet le Bourg.

Mathieu soldat
  • Cité à l'ordre du bataillon n° 121, du 18 Septembre 1915 : a donné à tous ses camarades le meilleur exemple de sang-froid et de courage en ouvrant le feu immédiatement sur les pétroleurs allemands. A contribué par un tir très ajusté à arrêter la progression de l'ennemi qui attaquait une compagnie voisine.
  • Cité à l'ordre du bataillon n°160, du 18 Novembre 1915 : a fait preuve du plus beau courage et du plus grand sang-froid en assurant son service sous un fort bombardement. S'est ... pour dégager ses camarades ensevelis sous un abri écrasé.
  • Cité à l'ordre du bataillon n° 206, du 23 Octobre 1916 : comme chef de liaison, a su assurer son service avec zèle et dévouement au cours des combats livrés par le bataillon depuis le 20 Juillet. Plein d'ardeur et de sang-froid pour l'exécution des missions délicates qui lui sont confiées.
  • Cité à l'ordre du bataillon n° 356 du 17 Août 1918 : gradé plein de cœur, de vaillance et d'énergie. Blessé dès le début de l'action d'un éclat d'obus dans le dos, à peine pansé a demandé à rejoindre son poste.
  • Décoration : Croix de guerre, étoile bronze.

Ses 4 citations et sa Croix de Guerre lui donnaient droit à la Légion d'Honneur à titre militaire : il ne la demandera jamais. Il sera décoré de la médaille militaire le 18 Juin 1920.


La famille

Mathieu et Alice Lors de son séjour à la caserne Sergent-Blandan de Lyon, il passe régulièrement devant la boutique de la fleuriste de la rue du Repos qui fait face à l'entrée de la caserne. C'est là qu'il fera la connaissance de Alice Gabayet, la fille de la fleuriste, qu'il épouse le Mardi 7 Septembre 1920 à St Bonnet le Bourg.

Il sera le seul de la famille à délaisser l'Education Nationale pour l'administration des Domaines de l'Etat : son frère Eugène est professeur d'histoire et sa sœur Marie institutrice. Il souhaite quitter son Auvergne natale, et peut-être aussi l'autorité paternelle : il va ainsi se retrouver à Pré-en-Pail en Mayenne puis à Lacanau en Gironde, où il exerce la fonction de régisseur de domaine.

Maison usine C'est à Lacanau que naît son fils aîné, Georges (1922) et qu'il est recruté par M. Raoul Brun pour être directeur de son usine d'Audenge.

Pour l'aider à déménager, son patron lui envoie un camion de l'usine. Pendant que la jeune maman s'installe à bord du camion, le chauffeur, M. Dubois, garde le petit Georges dans ses bras : il n'imaginait pas qu'une vingtaine d'années plus tard ce bébé deviendrait son gendre en épousant sa fille Marguerite. La famille s'installe alors à Audenge dans le quartier de Pessalle, dans la maison qui jouxte l'usine, où va naître leur second fils, Guy (1927).


L'usine d'Audenge

Bordereau

Usine Brun Elle a été créée par M. Raoul Brun, originaire de Salles où est situé le siège social de la société et où son frère Albert exploite une distillerie de gemme (résine de pin). A l'époque de sa création, c'est une usine qui innove par sa conception. Comme toutes les scieries de la région, la force motrice est fournie par une machine à vapeur alimentée par le bois du pays. La machine entraîne un grand volant qui transmet le mouvement à toutes les machines-outils (les métiers) réparties dans l'usine, par l'intermédiaire de courroies et d'arbres de transmission munis de poulies. Mais contrairement à d'autres usines où ces transmissions sont aériennes et où les courroies constituent un danger pour le personnel, à l'usine Brun elles sont enterrées dans des tranchées et totalement protégées.

L'usine fabrique des caisses en bois pour des produits très divers comme les vins de Bordeaux, les fromages (Roquefort), les conserves de poisson. Les billes de pin sont sciées par des machines (déligneuses) conduites par les hommes, pour en faire des planches. Puis ces planches sont ajustées aux dimensions des caisses et imprimées aux marques des clients par le personnel féminin. Elles sont expédiées brutes ou sous formes de caisses assemblées. On y fabrique aussi du parquet à l'aide de bouveteuses. L'usine sera agrandie pendant l'occupation allemande afin d'installer de nouvelles machines (toupies) destinées à la fabrication de caisses d 'obus.

Publicité Brun "Commerçants, consommateurs, exigez que vos marchandises vous soient livrées dans les caisses en bois. Vous ne payerez pas plus cher, vous aurez plus de garanties de recevoir le contenu intact, et vous donnerez du travail aux industries essentiellement françaises."

A l'époque de son activité, Audenge est desservie par la ligne des Chemins de Fer Economiques qui va de Facture à Arès et Lège. Les wagons destinés au chargement sont conduits à l'intérieur de l'usine le long d'une tranchée qui traverse tout le bâtiment, à partir d'une plaque tournante située devant la gare. Sur certains des wagons sont apposées des plaques publicitaires en bois qui vantent les mérites du bois face au carton.

L'usine a cessé son activité en ??? puis elle a été vendue à la société Buchman qui l'a transformée en atelier de réparation de camions et de voitures. La machine à vapeur a été démantelée, la cheminée qui menaçait les bâtiments a été démolie, puis l'usine a été rasée en ???. Elle est aujourdh'ui remplacée par un lotissement et seules quelques maisons ouvrières (dont celle de la famille Communal) et des bâtiments annexes ont été rénovés et transformés en habitations.


La retraite

Maison Verdun Après la fermeture de l'usine, la famille va s'installer de l'autre côté de la voie ferrée, au coin de l'avenue de Verdun et de la place de la Gare. C'est la maison que nous avons connue et où nous avons passé une partie de nos vacances d'enfants. "Pépé Gustave" y entretient un petit jardin et "mamie Alice" nous emmène à la plage au Mauret, à Andernos ou à Taussat par la micheline qui cessera son activité le 18 Septembre 1971. Mathieu y finira ses jours : il décède le Vendredi 9 Août 1974 après avoir connu son premier arrière petit fils, Jérôme.